UN SIT - IN ORGANISÉ PAR DES POLICIERS DEVANT LA RÉSIDENCE OFFICIELLE DU PREMIER MINISTRE POUR DÉNONCER L' INSÉCURITÉ
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Par : Jonas Montes
Le Syndicat de la Police Nationale d'Haïti (SPNH-17) a pris l'initiative d'organiser un sit in le lundi 24 février 2025 devant la résidence officielle du premier ministre (Villa d'Accueil) à Musseau (Zone Delmas 60), revendiquant des mesures urgentes pour renforcer la sécurité du peuple haïtien. Plusieurs policiers issus de différentes unités, frustrés face à la passivité des autorités, ont craché leur ras-le-bol par rapport à l'ampleur de l'insécurité et des violences dans le pays.
Le coordonnateur du SPNH-17 a dénoncé ce qu'il a étiqueté d'insécurité "programmé", arguant que des policiers sont privés de moyens adéquats pour pouvoir bien remplir leur mission de sécurité. "Tant que le peuple ne sera pas sécurisé, nous, policiers, ne pourrons pas non plus travailler en sécurité", a-t-il affirmé. L'un des principaux problèmes majeurs auxquels fait face l'institution policière est la question d'infiltration des gangs au sein des forces de sécurité, tant parmi les policiers que les militaires, exacerbant la violence dans certaines zones du pays.
Les policiers syndiqués ont également sollicité une collaboration plus étroite entre la police, l'armée et la population en vue du rétablissement total de la sécurité. La situation a Kenscoff a été évoquée comme exemple de l'incapacité des blindés de la police à pénétrer certaines zones, une situation qui a aggravé l'insécurité dans la région. Aux dires du coordonnateur, il est inacceptable que le gouvernement accuse le directeur général de la police de ne pas fournir de résultats tout en négligeant de lui accorder tous les moyens nécessaires pour agir efficacement.
L'absence de matériel adéquat est l'un des points clés au cœur de cette crise. Les policiers exigent l'approvisionnement en matériel de sécurité, notamment des drones et du soutien aérien, afin d'arriver à mieux contrôler les frontières et empêcher l'entrée illégale d'armes et de munitions. "Nous avons entendu parler de l'aide matérielle des États-Unis, mais jusqu'à présent, aucun matériel n'a été livré sur le terrain", ont-ils dénoncé.
Notons que le coordonnateur a conclu le sit in en lançant un message de solidarité :"Vive la police, vive l'armée, vive la population." Ce cri de coeur traduit leur envie de voir un pays sécurisé, où chacun pourrait vivre dans la paix et dans la dignité. Les policiers, dont certains se battent depuis cinq jours à bord de blindés, ont souligné l'urgence d'une solution. "Tout le monde ne peut pas quitter le pays, mais nous avons besoin d'un pays qui fonctionne", a affirmé le coordonnateur, appelant à une solidarité nationale entre la police, l'armée et la population pour surmonter cette crise.
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