5,7 MILLIONS DE PERSONNES MENACES PAR UNE CRISE ALIMENTAIRE AIGUË EN HAÏTI D'IÇI JUIN, SELON LE PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL
Actualités / Nationales
Par : Jonas Montes
Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) des Nations Unies tire la sonnette d'alarme pour attirer l'attention des autorités et des bailleurs autour d'un danger imminent menaçant Haïti : plus de la moitié de la population haïtienne, soit 5,7 millions de personnes, risque de sombrer dans l'insécurité alimentaire aiguë d'ici juin 2025. Parallèlement, selon le dernier rapport de la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA), plus de 5,7 millions de personnes, Représentant 51 % de la population haïtienne, sont désormais confrontés à une insécurité alimentaire aiguë. Ce chiffre en hausse de deux points par rapport à août 2024, reflète une dégradation sans précédent.
Cette situation alarmante résulte de la montée de la violence, des déplacements massifs, de l'instabilité économique et des perturbations de la production agricole locale. Face à cette urgence, le PAM a intensifié ses opérations. Plus de 1,3 millions de personnes sont touchées. "Le pays a, avant tout besoin de paix", a-t-il insisté. Ces données, issues de la dernière analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), ont été présentées lors d'un récent événement en présence de représentants de la FAO, du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et du ministère de l'Agriculture. Selon les experts, il s'agit du niveau de crise le plus élevé jamais enregistré dans l'histoire du pays.
Parmi les populations les plus vulnérables, 8 400 personnes déplacées vivantes dans des camps ont été classées en phase 5 de l'IPC, ce qui indique une situation de famine extrême. En outre, 2,1 millions d'Haïtiens se trouvent en phase 4 (situation d'urgence), tandis que 3,6 millions sont en phase 3 (crise alimentaire). Ainsi, les zones de saisie du pays sont désormais en situation d'urgence, contre quinze lors de l'évaluation précédente. Les régions les plus touchées comprennent Port-au-Prince, Delmas, Croix-des-Bouquets, Cité Soleil, La Gonâve, ainsi que plusieurs communes du Sud-Est, du Nord-Ouest, des Nippes, de la Grand-Anse et du Haut-Artibonite. La CNSA identifie plusieurs facteurs aggravants : l'insécurité liée aux activités des gangs armés, les chocs économiques répétés et les aléas climatiques. Ces éléments combinés limitent l'accès à la nourriture et appartiennent à la production agricole locale, exacerbant ainsi la crise.
Notons que face à cette situation alarmante, la CNSA appelle à une mobilisation immédiate et urgente. Elle recommande notamment une assistance alimentaire et financière ciblée pour les ménages les plus vulnérables, un soutien à des projets générateurs de revenus - en particulier pour les femmes -, ainsi qu'un renforcement du secteur agricole. Cependant, au-delà des mesures humanitaires immédiates, la CNSA insiste sur la nécessité de rétablir la sécurité dans les zones les plus affectées. Elle exhorte les forces de l'ordre à intensifier les opérations contre les groupes armés, dont les actions paralysent les activités économiques et agricoles essentielles.
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