QUAND COMMUNIQUER DEVIENT UN LUXE : LE GRAND SUD PRIVÉ D ’INTERNET

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Par : Yvena ISIDOR 

Depuis plusieurs jours, les habitants du Grand Sud font face à une panne quasi généralisée des services de télécommunications. Dans des villes comme Les Cayes, Jérémie et Jacmel, la connexion Internet est presque inexistante, et même les appels téléphoniques passent difficilement. Ce blackout numérique plonge la population dans un isolement inquiétant.

La Digicel, principale compagnie desservant la région, est quasiment absente. La Natcom, de son côté, fonctionne de manière sporadique et uniquement dans certains secteurs. Pour de nombreux usagers, accéder à Facebook, WhatsApp, Instagram ou même effectuer une recherche sur Google relève désormais d’un défi insurmontable.

Cette situation s’explique en partie par l’insécurité qui paralyse le pays. Les techniciens des compagnies n’ont pas la possibilité de se déplacer librement pour réparer les pannes, ce qui prolonge la durée des coupures. Cependant, le silence des fournisseurs de service, qui n’ont pas pris la peine d’informer leurs clients, accentue la frustration et la colère.

Dans une région déjà fragilisée par la pauvreté et les catastrophes naturelles, cette coupure numérique aggrave le sentiment d’abandon. L’absence de communication impacte non seulement la vie quotidienne, mais aussi l’économie locale, la scolarité et l’accès à l’information, renforçant ainsi l’isolement du Grand Sud.

La question demeure entière : jusqu’à quand les habitants devront-ils subir ce blackout numérique ? Il appartient aux autorités compétentes de garantir la sécurité du territoire afin de permettre aux opérateurs de rétablir leurs services. Car dans un monde où la connectivité est devenue indispensable, communiquer ne devrait jamais être un luxe.