POURQUOI TOUS LES QUARTIERS DE LA ZONE MÉTROPOLITAINE D'HAÏTI DEVIENNENT DES "VARS" POUR LES AUTRES HAÏTIENS ?

Éditorial 

Par : Galand BÉLIZAIRE



Autrefois, la zone métropolitaine d'Haïti était un centre de vie, d’échanges et d’espoir. Aujourd’hui, elle se transforme en un champ de désolation où l’exode interne est devenu une nécessité pour survivre. Des quartiers entiers, autrefois animés, sont abandonnés par leurs habitants, devenant des "vars", ces espaces où même les Haïtiens n’osent plus mettre les pieds. Mais comment en sommes-nous arrivés là ?  






La première cause de cette déchéance est l’insécurité généralisée. Les gangs armés, soutenus par des forces occultes, terrorisent la population à coups de massacres, de kidnappings et d’exécutions sommaires. Des milliers d’Haïtiens ont perdu la vie sous les balles assassines, tandis que le phénomène des balles perdues sème la terreur dans la capitale. Plus d’un million de personnes sont déplacées, fuyant la violence sans aucune perspective d’avenir.  


Derrière cette insécurité, se cache un système profondément gangrené par une classe politique irresponsable . Depuis des décennies, les décisions politiques ne servent ni le peuple ni la nation. Les dirigeants sont préoccupés par leurs intérêts personnels et non par la reconstruction du pays. Pendant ce temps, le secteur privé mafieux alimente cette crise en s’enrichissant sur le dos des souffrances populaires.  





L’institution policière, censée protéger les citoyens, est sous-équipée et dépassée. Privée des moyens nécessaires pour rétablir l’ordre, elle peine à contenir la montée en puissance des criminels. De son côté, la Force Armée d’Haïti (FADH), qui aurait pu jouer un rôle stratégique, reste non opérationnelle, laissant le pays sans réelle défense face à l’anarchie.  


À cette crise sécuritaire s’ajoute une détérioration économique sans précédent. Le coût de la vie explose, le taux d’inflation atteint des niveaux extrêmes, et l’économie est en chute libre. Pendant que les Haïtiens s’appauvrissent, ceux qui ont les moyens quittent le pays, abandonnant une population qui souffre dans son âme, asphyxiée par le désespoir.  


L’éducation, pilier fondamental d’un avenir meilleur, fonctionne en patte de tortue. Les écoles ferment ou peinent à fonctionner normalement, privant des milliers d’enfants d’un droit essentiel. Dans ces conditions, quel avenir espérer pour une jeunesse condamnée à la peur et à l’ignorance ?  


Alors, que reste-t-il d’Haïti ? Le pays va-t-il sombrer définitivement dans le chaos ? Qui pourra stopper cette descente aux enfers ? Les quartiers abandonnés redeviendront-ils un jour des lieux de vie et d’espoir ? Nos dirigeants prendront-ils enfin des décisions pour le peuple ? L’institution policière sera-t-elle un jour assez équipée pour reprendre le contrôle du territoire ?  


Les déplacés pourront-ils un jour rentrer chez eux en sécurité ? Les familles endeuillées obtiendront-elles justice ? L’éducation redeviendra-t-elle un vrai moteur de développement ? L’économie retrouvera-t-elle un jour une stabilité ? Haïti pourra-t-elle renaître de ses cendres ?  


Ou bien est-ce déjà trop tard ?  


 Une impasse qui brise chaque Haïtien


Aujourd’hui, chaque Haïtien est pris au piège d’un labyrinthe sans issue. Les rues sont devenues des couloirs de la mort, les maisons ne sont plus des refuges, et l’avenir semble s’éloigner à chaque coup de feu, à chaque nouvelle crise. On vit dans la peur, mais pire encore, on vit sans espoir.  


Le quotidien n’est qu’une suite de sacrifices insoutenables. Se nourrir est devenu un luxe, se déplacer un danger, s’instruire une épreuve, et rêver un crime. L’Haïtien ne vit plus, il survit. Il s’accroche à un pays qui lui échappe, à un sol qui s’effondre sous ses pieds, à une identité que le chaos veut effacer.  


Que reste-t-il quand tout s’écroule ? Quand même l’idée d’un avenir devient un mirage ? L’Haïtien est fatigué, épuisé de pleurer ses morts, de compter ses pertes, de fuir sans destination. Pourtant, il résiste. Mais jusqu’à quand ?


Tant que l’État restera un spectateur impuissant, tant que les élites continueront à voir dans la crise une opportunité d’enrichissement, tant que le peuple restera seul face à l’horreur, Haïti s’enfoncera dans un abîme dont il sera difficile de sortir.


Devons-nous accepter que notre terre natale soit condamnée à la ruine ? Avons-nous encore le pouvoir de dire non ?





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