AFRIQUE DE L ’OUEST, LA NOUVELLE PORTE D ’ENTRÉE DE LA COCAÏNE VERS L 'EUROPE
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Par : Yvena ISIDOR
Un rapport de la Global Initiative Against Transnational Organized Crime (GI-TOC) met en lumière l’importance grandissante de l’Afrique de l’Ouest dans le trafic mondial de cocaïne. La région, jadis périphérique, est aujourd’hui au centre d’un système où se croisent cartels latino-américains, mafias balkaniques et réseaux locaux.
Les saisies spectaculaires se multiplient au large des côtes africaines. Rien qu’au début de septembre, une frégate française a intercepté près de six tonnes de cocaïne dans les eaux internationales, confirmant la place croissante de la façade atlantique dans les flux de drogue. Derrière ces coups de filet, c’est une organisation transnationale, bien structurée, qui façonne une nouvelle route vers l’Europe.
Les groupes criminels venus du Monténégro, de Serbie et d’Albanie ont progressivement trouvé refuge au Sénégal, en Guinée-Bissau ou encore au Cap-Vert. Ils misent sur l’expansion des infrastructures portuaires et l’insuffisance des contrôles pour faire transiter toujours plus de cargaisons. Le rapport insiste sur la demande européenne en hausse, qui alimente ce trafic lucratif.
L’un des éléments clés est l’alliance tissée avec le Primeiro Comando da Capital (PCC), cartel brésilien d’envergure. Cette coopération offre aux mafias balkaniques un accès direct à l’Amérique du Sud, tout en renforçant leur pouvoir de négociation et leur mainmise sur la chaîne logistique. La présence d’intermédiaires locaux, véritables courtiers du crime, facilite l’ancrage de ces réseaux dans la région.
Pour la GI-TOC, seule une stratégie concertée entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique latine peut enrayer cette tendance. Les experts préconisent un ciblage accru des intermédiaires, une meilleure surveillance des ports et un partage d’informations plus efficace. Faute de quoi, l’Afrique de l’Ouest risque de s’installer durablement comme la porte d’entrée privilégiée de la cocaïne sur le continent européen.
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